Japon, Société

Les Japonais : Comment nous considèrent-ils ?

Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, dans le cadre d’un rapport de recherche scientifique en version synthétique pour le module Recherche Analyse Publicitaire, nous allons aborder une problématique d’un pays d’une région du monde connue de l’extérieur de toutes et tous mais très peu de l’intérieur : Le Japon.
En effet, le Japon est un pays vaste dans lequel il y a énormément à dire et à partager. La plupart le connaisse particulièrement pour ses mangas ou ses animés à foisons mais très peu pour sa culture et le fonctionnement de sa société. J’ai l’envie de vous faire partager, à vous lectrices/lecteurs, mon expérience personnelle, ma passion pour ce pays, son peuple, leurs codifications si incomprises par nous habitants du continent européen.

Avant toute chose, je tiens à préciser que le rapport de recherche scientifique, ci-dessous a été rédigé avec l’aide du Travail Personnel d’Approfondissement (TPA) que j’ai effectué lors de ma dernière année d’apprentissage d’Informaticien CFC en Mars 2015 avec des données d’actualités. Le fait d’avoir une compagne japonaise depuis presque quatre ans ne pourra qu’amener des informations supplémentaires sur le travail initial. Un ensemble de ce travail pourrait voir le jour prochainement sur ce blog.

Objectifs généraux de la recherche & Problématique

Le Japon est un pays regorgeant de sources culturelles que nous, européens, avons difficilement l’habitude de comprendre. En effet, nos deux cultures sont relativement opposées l’une de l’autre tant géographiquement que psychiquement. Il suffit pour cela de prendre le contexte historique des deux pays pour comprendre que les mentalités ne sont pas les mêmes.

Premièrement, les concepts de la fondation de l’Europe et de la nouvelle, c’est-à-dire, celle à la suite de la disparition du rideau de fer ainsi que du mur de Berlin, respectivement le 10 septembre et 9 novembre 1989, permettant d’appuyer plusieurs hypothèses sur la méthode de pensée européenne.

Deuxièmement, l’histoire japonaise dominée pendant des décennies par un système impérialiste jusqu’à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C’est également une période d’isolement durant plus de deux cents ans (1640-1854), puis, par la suite, la Seconde Guerre Mondiale, qui permet ensemble de mettre en exergue la difficulté de compréhension par un peuple tiers, d’une mentalité générationnelle et un mode de fonctionnement unique au Japon qui s’étire jusqu’à aujourd’hui.
De plus, ce point est parfois soumis à l’incompréhension de la conception de la pensée d’un peuple par une personne n’ayant aucun lien avec le pays en question. En effet, en tant que touriste, la conception d’une fausse image ‘’positive ‘’ est créée par deux facteurs : Celui du voyage ainsi que celui de la première image qu’il s’est fait du pays en question. Mais pourquoi donc cela ? De ce fait, cette hypothèse et cette question forte de sens amène sans contournement la question de la compréhension et l’adaptation d’un individu à une culture qui n’est pas la sienne demandant en contrepartie une énergie conséquente, dans notre cas, la culture japonaise.

Après les détails ci-dessus, il est évident que la problématique de ce rapport de recherche s’oriente sur la compréhension de la pensée d’un Japonais, soit la problématique suivante :

Les Japonais : Comment nous-considèrent-ils ?

Echantillon

Comme il a pu l’être mentionné auparavant, l’échantillon principal concerne ainsi le peuple japonais. La période temporelle qui est ici traitée se situe en deux parties, soit : dès le 16ème siècle jusqu’au 21ème siècle, cela de manière chronologique en fonction des événements clés. En effet, l’objectif est de pouvoir comprendre la mentalité japonaise.

Sébastien Wagnières, Un Japonais, Juillet 2014

Recherches

Histoire

Peu avant le début de l’époque d’Edo ou époque Tokugawa, entre 1540-1610 Ap-JC, le Japon fut dans une époque de guerre perpétuelle appelée Sengoku littéralement « le pays en guerre », et n’était encore qu’un parfait inconnu des Européens.

Un beau jour, dévié de sa trajectoire par une tempête, un bateau Portugais amarra au Pays du Soleil Levant au sud de l’île de Kyūshū (九州) devant des Japonais tout d’abord suspicieux, puis les laissant par la suite parcourir le pays. Epoustouflés par la richesse de ce peuple, les Portugais conclurent un accord avec un prince local autorisant la venue d’un navire cela une fois par an qui eut comme résultante l’ouverture de Japon au monde.

Quelques années plus tard, l’arrivée du Christianisme au Japon permet de révéler aux Japonais le commerce ainsi que le christianisme et les différentes techniques et idées de la Renaissance occidentale. Les Européens et les Japonais vivaient d’excellentes relations mais l’arrivée des prêtres franciscains, dominicains et augustins compliquèrent ces relations. Ils ne voyaient tout simplement pas la diplomatie de la même façon que les jésuites à l’égard des pouvoirs locaux, ce qui eut pour effet de soulever une peur d’invasion européenne sans précédente par le plus puissant des gouverneurs du Japon, Toyotomi Hideyoshi. A ce moment précis, il décida d’expulser tous les missionnaires du pays. Cela a eu comme conséquence une persécution sans précédente des chrétiens aux Japon amenant par la suite l’ère du Sakoku (鎖国), littéralement appelé « fermeture du pays » ainsi que le réel commencement de l’ère Edo, dit aussi « La Grande Paix », ceci pour ces deux prochains siècles. Il faut avant tout savoir que le Sakoku était principalement une politique dictatoriale qui, entre autres l’interdiction du Christianisme, a permis de forger une mentalité de protectionnisme japonaise qui laisse toujours des traces aujourd’hui quant à l’immigration du Japon qui sera abordée durant l’interview.

De manière générale, le Japonais ne veut prendre que ce qui lui parait utile et agréable afin de pouvoir se rassurer. J’ai pu constater cela en lisant une interview d’une Tokyoïte ayant vécu en France. Elle disait notamment qu’elle ne s’était jamais réellement intéressée à l’Europe. Elle s’y était donc rendue sans aucun a priori tout en ayant une vision très positive de la France, par sa distinction artistique et culinaire. Il faut dire que les Japonais apprennent au lycée beaucoup plus de chose sur le monde Occidental contrairement à nous, en ce qui nous concerne, en rapport à l’Asie.

Malheureusement entre leur vision idéalisée et la réalité, un grand faussé les sépare car le Japonais s’attendra à en voir davantage de ce qu’il s’est premièrement imagé, ce qui sera rarement le cas pour lui et pourrait se retrouver dans un trouble psychologique. Les deux facteurs concernant l’image ‘’positive’’ donnée à un pays font ainsi tout de suite sens.

Le meilleur exemple dans ce contexte concerne la sécurité. En effet, le taux de criminalité au Japon étant extrêmement bas. Les Japonais n’ont ainsi pas la notion de la protection des biens individuels car le respect de ceux-ci est présent de manière tout à fait naturelle. De facto, en étant coupable d’un crime, ou plutôt, faisant face à la justice japonaise, le taux d’inculpation est extrêmement élevé et ce situe approximativement au-dessus des 88 % (https://www.nippon.com/en/japan-topics/c05401/order-in-the-court-explaining-japan%E2%80%99s-99-9-conviction-rate.html)

Interview

Concernant la recherche de données primaires, j’ai eu l’opportunité d’interviewer, VyrtualSythese, qui est un amoureux du Japon depuis de nombreuses années, qui a eu l’opportunité de pouvoir y vivre et d’y rencontrer sa femme. Il nous rapporte ainsi sa vision du peuple Japonais et, à travers sa femme, ce qu’elle-même ressens envers le peuple Européen :

VyrtualSynthese, toi qui es un amoureux de Japon, tu as décidé de partir y vivre quelques années. Combien de temps y es-tu resté et pour quelle raison t’y étais-tu rendu ?

De bout en bout, j’y ai vécu une année complète et, grâce à tous les voyages effectués, je pense y avoir accumulé 2 ans. Passionné par ce pays, j’ai commencé à apprendre le japonais au lycée, puis, en 2ème année de fac. J’ai eu l’occasion de m’y rendre pendant mes vacances ce qui renforcé l’idée de pouvoir y partir plus longtemps. C’est durant ces vacances que j’ai eu l’occasion d’y rencontrer ma femme, ce qui a par la suite précipité mon départ au Japon 6 à 8 mois plus tôt qu’initialement prévu. J’ai pris une année sabbatique et obtenu un visa « Working Holiday » (Visa de travail et de séjour durant une année) afin de pouvoir y vivre durant une année. A l’époque, je faisais du journalisme en freelance sur la pop-culture japonaise, c’était l’occasion pour moi de pouvoir y découvrir beaucoup d’élément qu’un touriste ne perçoit pas durant son voyage tel que la vie de l’intérieur, tout ce qui touche aux mangas et à l’animation et d’y expérimenter pleins d’univers, d’ambiances qui nous sont inconnues chez nous.

Quel était ta vision du Japon et des Japonais avant de t’y rendre ?

Lors de mon premier départ, ma vision du Japon était relativement réaliste, malgré qu’un peu déformée par le phénomène « manga ». Cependant, j’avais conscience que le Japon était un pays relativement moderne. A noter que je ne suis pas parti dans l’idée qu’il y avait des samouraïs dans la rue ou que les filles étaient des school girls « hyper sexy » en cheveux roses, loin de là ! Je dois t’avouer que j’ai déchanté lorsque j’y ai vécu parce que le fait d’être une personne active dans la société japonaise avec un travail m’a permis d’y découvrir l’envers du décor.

Quelles ont été tes difficultés pour y vivre au début ?

Oh… ! La première difficulté que j’ai eue était pour obtenir le visa « Working Holiday » car je souhaitais absolument rejoindre ma future femme. Il faut savoir que l’obtention de ce visa n’est pas aisée. Même si cela n’engage à rien, c’est à ce moment précis que tu commences à te heurter à la xénophobie du Japon, qui reste un archipel et un pays possédant le moins d’immigration au monde.

Il m’a me rendre à l’ambassade plus ou moins trois fois pour tenter d’en obtenir un et en retour les Japonais me donnaient des papiers mystiques qui n’étaient pas demandé de base en plus des justificatifs attestant cela, par exemple : De quelle manière je comptais y vivre ? Comment je comptais me loger ? Quel était mon programme et dans quelle entreprise je comptais travailler ? C’est à ce moment où tu commences à te rendre compte que l’immigration japonaise ne plaisante pas chez eux.
La deuxième difficulté la plus marquante pour un étranger, c’est de nouveau ce côté xénophobe qui s’amplifie une fois sur place. Techniquement parlant, tu n’as aucun droit, en tout cas très peu. Tu n’as pas de statut de résident malgré ton visa, tu as seulement l’étiquette de l’étranger. En fait, il y a la majeure partie des choses qui te sont interdites. Par exemple, le téléphone. C’est impensable de ne pas en posséder un, particulièrement à Tokyo. Quand il s’agit de louer ou d’acheter un téléphone et d’y obtenir un abonnement, lorsque tu es étranger, on te répondra par la négation car tu es étranger. Le logement figure lui aussi sur la liste des interdits. Obtenir un bail devient un véritable enfer car la plupart des fiches de logements à louer précise s’ils peuvent l’être par un étranger. Cela concerne aussi les comptes bancaires, il faut qu’un Japonais soit garant de toi parce qu’auprès d’eux tu n’es pas considéré comme une personne fiable. Même si je parlais couramment Japonais, durant toute la conversation, c’est ma femme qui était le point central de la communication car pour eux, j’étais une personne inutile qui ne comprendrait rien. En résumé, si tu n’es pas Japonais, tu n’es pas une personne de confiance et donc tout devient extrêmement compliqué.

Note de SW : En effet, ce que rapporte VS à un sens particulier à mes yeux car c’est exactement ce que j’ai compris de ma conjointe lorsque nous avions abordé le fait d’y vivre. Le facteur « responsabilité » pour une Japonaise (dans notre cas et sachant que c’est un système patriarcal) envers un étranger est indéniable et fait qu’il y a une énorme pression sociale sur leurs épaules.

Quelles différences marquantes as-tu constaté entre Occidentaux et Japonais ?

Une en particulière : Le racisme. Nous occidentaux avons une idée du racisme, par exemple, la façon dont nous traitons les gens de couleurs, le racisme ouvert, les propos etc… Au Japon, ce type de racisme n’existe pas. Au contraire, le racisme Japonais va dans la maladroité, un racisme qui n’a pas pour vocation d’être méchant. Cependant, c’est un racisme qui va plutôt avoir comme but de savoir lorsque tu retourneras dans ton pays.
Au fond, lorsque que tu viens d’une région du monde où le racisme n’est pas toléré (ou du moins on t’inculque cela), sachant qu’au Japon il n’y a pas de loi concernant le racisme, moi qui suis blanc, je vivais un peu au jour le jour ce qu’une personne de couleur chez nous ressent. Premièrement, parce que je n’ai jamais été habitué à cette situation, ça te choque, et même si je me disais au début que j’allais m’y faire, on ne s’y fait jamais. Deuxièmement, parce que le sentiment aux yeux des Japonais d’être un étranger et de ne pas comprendre ce qu’ils me disaient devait régulier. Même si ce sont des cas particuliers car cela n’est pas tout le temps le cas, on ne s’y habitue pas.

Comment est l’attitude des Occidentaux les uns vis-à-vis des autres par rapport aux Japonais ?

C’est particulier et je te donnerai mon avis de Français car cela dépend de chaque pays. Premièrement, il y a deux écoles pour les Français au Japon : Ceux d’avant et ceux d’après. Ceux d’avant ce sont ceux qui sont au Japon depuis plusieurs dizaines d’années et qui n’avaient pas grand-chose de bien à faire en France, qui sont au Japon comme reclus tout en ne sachant pas gérer leurs projets, aucun respect envers les Japonais et leur culture etc… même si il y en a de très bien aussi, c’est une majorité. Deuxièmement, il y a l’école qui est la vague de la nouvelle génération dont toi et moi faisons partie. Celle qui sont arrivées au Japon ces dix – quinze dernières années et qui sont compétents avec des projets, qui s’intéressent à la culture Japonaise, des passionnées etc… Par contre, eux sont des rejetés de l’ancienne école parce que les anciens se sentent menacés. C’est la concurrence du plus ancien : Faire du business devient un fardeau car ils ont le soutien des autorités françaises, alias les ambassades, la chambre du commerce etc… En somme, la nouvelle génération n’arrive pas à implanter de nouvelles idées car elles seront bloquées par cette dernière afin de privilégier les anciens.

Par mon expérience japonaise, j’ai pu conster la complexité des codes sociaux japonais alors qu’en Occident nous sommes beaucoup plus « relaxes », qu’est-ce que tu as pu remarquer de part ton expérience ?

En effet, ils sont particulièrement difficiles à comprendre (ma femme vient de passer et me le confirme (rire)). Le fonctionnement de la société japonaise étant basé sur une multitude de règles tacites interminables, les Japonais les apprennent sans réellement en avoir pleinement conscience car ils les connaissent naturellement.
Dans l’absolument, la société japonaise fonctionne sur un système qui a été pensé et établi par les anciens, que ce soit futile ou non. Pour un Japonais, l’idée d’améliorer un concept n’est pas concevable, même si l’envie y est. La grosse différence entre notre société européenne et la société japonaise est l’individualité en Europe et le collectivisme au Japon. La nouvelle génération commence cependant à être plus laxiste à ce sujet mais du fait d’être coincée dans une société Japonaise qui peine à se renouveler, cela prendra un temps conséquent.

Toi qui es marié à une Japonaise, selon-toi, comment nous considèrent-t-elle les occidentaux ?

Elle qui a beaucoup voyagée, elle ne met pas les étrangers dans le même sac. Elle fait un certain tri entre les différences culturelles, origines des gens. Elle admet que les Japonais ne différencient pas les étrangers, ils sont dans le même panier. Cependant, son avis sur les Français est tranchant : fainéant, mal poli, raciste mais qui possède un côté humain, expressif et ayant une position ferme dans notre société qui n’est pas le cas du Japonais au Japon. De plus, le Japonais travail sans compter ses heures ou qui ne se soucie pas du rôle de la femme dans la société (en ce qui concerne les plus anciens) comparé en Europe où la vie de famille est plus importante et où l’égalité des sexes est un sujet d’actualité. Je pense que ta compagne pourrait également beaucoup à ce sujet (rire).

Choix de méthode de recueil & d’analyse de données

En ce qui concerne le recueil de données, les renseignements concernant le sujet se sont concentrés sur des livres d’histoires, des sites web et particulièrement mon expérience personnelle sur le Japon et le peuple Japonais grâce à ma conjointe. J’ai également eu l’opportunité d’effectuer une interview grâce à un Français mariée à une Japonaise, qui fût d’une grande aide de par son expérience personnelle au Japon, mais également sa femme dû à son expérience en Europe et plus particulièrement, en France. La méthode d’analyse de donnée est particulièrement orienté sur l’interview qui est l’un des moyens les plus formateurs même si celui-ci se base sur une seule personne, ce qui rend donc une analyse qualitative. Il faudrait ainsi inclure échantillon de personne permettant ainsi d’avoir une variété de réponse, ce qui permettrait également de faire une statistique dans le même temps. Je m’oriente également sur des valeurs quantitative liées aux taux de criminalité ainsi que le taux d’immigration au Japon.

Déroulement / Protocole

  • Recherche préliminaire, pose de la problématique, hypothèses
  • La recherche d’informations sur le sujet (documentaire, livres)
  • Questions d’interview et recherche d’interview
  • Interview vocale
  • Rédaction de l’interview sous forme écrite
  • Rédaction du rapport
  • Relecture et publication

Résultats avec réflexions critiques et conclusion

De manière générale, mon hypothèse sur l’image ‘’positive’ que le touriste se créé durant son voyage est tout à fait plausible tout comme la résolution de ma problématique en ce qui concerne le peuple Japonais car les deux s’assemblent.

De plus, les mentalités de la société japonaise d’aujourd’hui tendent à évoluer en bien grâce à ses jeunes mais reste particulièrement refermées dû à ses anciens ayant particulièrement du mal à admettre les changements à opérer. De plus, le collectivisme de la société japonaise rend tout autant la tâche plus ardue dû à l’absence de notion d’individualité ne permettant pas d’avoir un avis individuel précis.

Finalement, la conception du Japonais concernant l’Européen dépend relativement d’où la personne se trouve géographiquement parlant. Si l’Européen reste dans sa région du monde, le Japonais se portera tout aussi bien à contrario si celui-ci se rend dans son pays.

Références

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